LA SAUVIGNONNE 2014
Les vidéos, les photos : |
||||
---|---|---|---|---|
La vidéo
de Corinne |
Les Photos d'Eric
|
Les Photos et Vidéos de Bernard
|
Les Photos de Renée
|
C'est cette année à Jean-Louis que revient le redoutable privilège de rédiger le compte rendu de la balade 2014 dite "La Sauvignonne". Comme vous le constaterez, Jean-Louis renouvelle avec brio l'exercice en nous offrant cette année une pièce de théâtre ! Il fait appel à des témoins imaginaires de notre épopée que vous n'aurez pas trop de difficultés à démasquer. Chapeau l'artiste ! Le compte rendu en PDF pour l'imprimer ou le télécharger sur votre liseuse |
PROLOGUE - Où est Chopine ? ------------
Acte 1. Et Pouilly, c’est toutIl est midi. La scène se passe à Saint-Satur, à la terrasse ensoleillée d’un restaurant en bord de Loire. L’hôtel qui accueille les IVV pour 4 nuits est juste de l’autre côté de la rue. George S. Qui sont ces gens qui semblent si heureux. Je confesse qu’ils forment ensemble un tableau sincère et charmant. Après la joie des retrouvailles et le plaisir de partager à nouveau un déjeuner avant le départ officiel en évoquant les nouvelles les plus significatives (la côte cassée d’Alain, les arrivées tardives d’Yves et de Corinne, de Bernard et de Sylvie, les absences notables (Bernard de Monès, Jacques Tricoire, Philippe Raguenès, Jean Nevoux, Dominique Huet, les Cardini…) le retour de Roger, d'Eric et de JL…) les IVV découvrent l’hôtel de Loire (de Loire et non du Loir, on verra bientôt pourquoi). Les chambres portent des noms exotiques : Chambre coloniale, Safari, Régence, Provençale, Anglaise, Victorienne, George Simenon… (GS s’installa dans cette chambre sur rue et y aurait écrit deux de ses romans). François R. Et maintenant, que font-ils ? J. Drinkwater. Tout cela semble très organisé, ils ne peuvent être blâmés pour n’être pas à l’heure. Que fait-on ? Il est mieux de remonter ou de les suivre ? Les trois fantômes et leur stagiaire se regardent tandis que les premiers cyclistes attaquent le franchissement du pont sur la Loire, en direction de Saint-Laurent-l’Abbaye. Le temps est couvert, pas vraiment menaçant mais gris, d’un gris qui ne semble pourtant altérer aucune humeur. Après une vingtaine de kilomètres ils arrivent à l’huilerie Pradalier, suivis de leurs anges gardiens. George S. Mais… je connais cette fabrique !
Une poussée sur une manette et le système s’ébranle. Tout le monde comprend comment par un jeu aérien d’axes, de courroies et d’engrenages, les cerneaux de noix ou les noisettes étaient - et sont encore - grillés, concassés et pressés. Le magasin, sommaire mais sympathique, propose quantités de bouteilles et de bidons d’huiles dont nous emmènerons évidemment quelques échantillons.
Frank R. C’est tout bidon ici. Les mecs ont du bidon. Sur les vélos, il a des bidons. Et ici je vois qu’on en remet une couche. Marrant, non ? Pas vraiment, Frank. J. Drinkwater. Aurore, puisque tu as de l’influence là-haut – plus que moi en tout cas et plus que François - nous avons beaucoup à nous faire pardonner, lui d’être paillard et moi d’être Anglais - pourrais-tu les contacter et arranger un peu quelque chose ? Quelques minutes plus tard, c’est reparti. Le gris du ciel vire doucement de l’anthracite à un gris-blanc-bleu très acceptable. Encore une vingtaine de kilomètres - et une diablesse de côte peut-être un peu sous-estimée, les vélos arrivent sous le soleil au domaine Serge Dagueneau et filles. La première vraie dégustation peut commencer. François R. Voyez comme ils s’installent autour de la table préparée pour eux. Ils sont vieulx roustiers accoustumés à pareilles libations, ce me semble. La dégustation commence avec un rare chasselas, et puis des Pouilly et puis trois Côtes de la Charité, blanc, rosé et rouge.
François R. Voire mais… Je cognoit cest pays ! Au temps où je parcourois le pays de France, ici était terroir merveilleusement cultivé par les moines bénédictins de la Charité-sur-Loire. Tant ils prioient et travailloient que toute la ville profitoit de leur savoir uval qui estoit grand. Buvez, mes amis, buvez en mémoire des festes mesmorables que seuls moines ripailleurs savoient ménager. En fait, peut-être grâce à Saint-Satur(e) – nom providentiel pour accompagner nos dégustations, il faut le dire, les IVV pédalèrent très bien et firent les 10 derniers kilomètres à la faveur du vin, du vent, du soleil et de la pente plutôt descendante. Après une douche et après tout cet ensemble de gestes qu’il faut accomplir, chacun à sa manière, pour se donner un air convivial et vaillant, la tribu IVV se retrouve au restaurant « Ship » (‘Ship’, pas ‘cheap’, attention à la prononciation !). Une avant-garde apéritive y attend le reste du peloton. J. Drinkwater. Wow ! Cet établissement est un parfait produit du croisement entre une salle de restaurant français et un pub anglais : décor néo-rural avec ossature de bois apparente, ambiance « lounge », carte des bières impressionnante, carte des whiskys délibérément ostentatoire. Vraiment, la terre est maintenant devenue presque aussi globale que notre Paradis multilingue. La conversation est animée comme toujours. Chose inhabituelle, deux tables différentes ont obligé la tribu à se scinder. Le Sancerre (blanc et rouge) est de rigueur. Une saine fatigue coule des oreilles aux orteils mais il y a tant à dire. En fait, il y a toute une année à raconter en plus de la journée. George S. Plus j’observe ces gens, plus je me dis qu’ils ne se contentent pas de manger ; ils communient. La nuit se passera sans incident majeur, hormis les « horrificques » ronflements usuels dont même Rabelais fut incommodé.
Acte 2. GuédelonJeudi, jour de l’Ascension. L’étape du jour est annoncée comme la plus longue avec 100 km. François R. Bonjour mes compaignons, avez-vous bien dormi ? Les vélos se rassemblent devant l’hôtel avec la sérénité qu’autorise l’habitude. Les bidons sont pleins, les coupe-vent sont dans les sacs, les accompagnatrices/teurs ont retrouvé leur volant. Avec eux, un accompagnateur inhabituel. Alain qui, sans doute a, hier, dégusté plus qu’il ne consent à l’admettre, est en tenue civile et ne prendra part à l’étape du jour qu’au volant de sa voiture. George S. Ils sont partis ! Ils vont d’abord longer la Loire par des pistes cyclables aménagées en parties sur d’anciennes levées, jusqu’à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire. Ils ne verront ni bergères, ni druidesses, ni bateliers, ni laboureurs ni chanvreurs. Ô tempora, ô mores. J. Drinkwater. Allons, Aurore, la nostalgie, comme diraient certains IVV plus calembourgeois que d’autres, la nostalgie, Sancerre à rien. Pause rapide devant la centrale. Thierry surprend tout le monde en récitant un petit poème parodique à la gloire de la technique et de ses servants. La centrale est contournée. La Loire est traversée. Thierry et Christine nous quittent provisoirement pour le reste de la journée.
Frank R. Les accompagnateurs, c’est des athlètes sans vélo (et sans ballon non plus), qui sont importants pour tous les autres qui ont besoin de ceux-là. Quand je les vois, je me dis que c’est des athlètes de l’altruisme. François m’a expliqué que l’altruisme ça n’avait rien à voir avec les cochonnailles. IVV reprend la route vers Guedelon. Arrivée prévue à midi et visite du site à 14h.En tête, les avions appuient. C’est pas qu’ils n’aiment pas le vélo mais ils préfèrent quand ça dure moins longtemps. Le cul est une obsession pour tous les IVV, mais pas du tout au sens habituel. L’IVV s’intéresse peu au cul des autres. C’est le sien qui l’intéresse le plus, car loin d’être un objet de plaisir, il est en fait le siège même de la douleur, capable d’occulter en quelque sorte tous les agréments d’une belle journée de vélo. Si les culs étaient capables de se syndiquer, les balades à vélo seraient beaucoup plus courtes. Avancer vite diminue la pression sur la selle, atténue les vibrations et diminue le temps d’exposition. Voilà les raisons pour lesquelles les avions préfèrent attendre les copains à côté du vélo plutôt que sur le vélo. John Drinkwater. Wow ! C’est quoi ça ? On tourne un film ici ? En pleine forêt, à gauche de la route qui va de Saint Amand à Saint Sauveur, les IVV découvrent au fil des arrivées et sous un soleil estival le décor étonnant d’un faux vrai moyen-Age. Les premières questions fusent : « C’est quoi, ça ? On met les vélos où ? On mange maintenant ou on visite d’abord ?... » Il faudra un certain temps pour que tout le monde arrive, qu’un ‘chef’ dégote un coin tranquille pour y rassembler les vélos, et pour que soient parcourus les quelques 200 m qui séparent l’entrée du site et le coin casse-croûte. George S. « Chef » ? Que voilà un curieux vocable militarisant qui s’harmonise bien mal avec l’esprit frondeur et libertaire de ce groupe ! J. Drinkwater. Actuellement, j’ai vu plusieurs personnes étrangères à IVV avec des lueurs inquiètes dans la pupille, rien qu’à entendre ‘chef’ par ici, ‘chef’ par là. Les IVV découvrent qu’un abri de bois avec des tables et des bancs les attend. Ils ont été rejoints par Sylvie et Bernard. Le groupe est maintenant au complet et l’apéritif attend sur les tables. Tout autour, la forêt apporte une fraîcheur agréable, aussitôt mise au crédit des chefs. Frank R. Tiens, qu’est-ce qu’ils boivent là ? Pas de sieste aujourd’hui car, le café à peine bu, il est l’heure de retrouver notre guide pour une visitée commentée du site en construction du Château « philippien » de Guédelon. Frank R. Il est gai, Delon ? Les IVV font connaissance de leur guide, un gars costaud, gouailleur, souriant avec autorité et… « propriétaire de son image ». François R. Mais, c’est Maistre Panurge que je vois ici, vestu comme jongleur mais qui se dit taillandier et dont le mestier est conteur d’histoire! Pendant plus d’une heure, le site est présenté, exposé, détaillé, commenté, expliqué, raconté, anecdotifié, blagué, attaqué, défendu. Les IVV suivent, sans vélo, l’exposé et le guide dont les angles de vue se déplacent comme dans un travelling circulaire, ou plutôt en escargot puisqu’il se termine dans la cour centrale inachevée du château, avec une leçon bien rôdée sur les mesures médiévales. Plus aucun IVV n’ignore plus désormais le pouce, la paume, la palme, l’empan, et la coudée. J. Drinkwater. Empan vient du vieux français « espan » qui a donné l’Allemand « Spanne » (intervalle, marge) et l’anglais « span » (portée ou durée). Notez, en particulier que l’écartement de la main permet de couvrir un octave… Après cet excellent et reposant voyage en arrière dans le temps, il est l’heure de retrouver nos chers vélos. On les déchaine (ce n’est pas si souvent !) et c’est parti ! Non ? Non, car il serait sympa d’attendre Bernard et Sylvie qui n’ont pas eu le temps encore de passer une tenue cycliste ad hoc. Hésitations. On attend ? On y va doucement ? Jean-François et Roger décident d’y aller tranquillement, un peu en éclaireur. Derrière eux, les départs s’enchainent mollement.
Martin-sur Nohain est passé ! Encore un effort, la dégustation est proche ! Enfin, Paillot apparaît, havre de bonheur sous le soleil retrouvé. Les chiens de la propriété sont heureux de (re)trouver des compagnons de jeu. En attendant que tout le monde soit là, selon l’expression consacrée, on peu toujours jouer au lancer de bâton. Une grande table de dégustation a été montée dans la cour de l’exploitation agricole. Emmanuel Charrier qui nous accueille est un jeune vigneron qui propose des bons vins à relativement bon prix. Si les chefs l’ont sélectionné, il doit y avoir une raison. On fait confiance. La suite prouvera qu’on a eu raison. Sidonie-Gabrielle C. Elle me plait cette Véronique. Certes elle a des coins d’ingénuité assez curieux. Tout de même, après des heures d’efforts, elle reste plus fraîche qu’un liseron. Merci ! Au revoir ! On n’a pas envie de charrier Charrier. Il a droit à de grands sourires et à tout notre respect. Nous retrouvons le Ship. Eric m’offre une bière. Je déguste et la bière et la camaraderie. Que ça fait du bien ! Nous retrouvons nos tables d’hier soir, mais pas avec les mêmes voisins. Sans qu’aucun chef n’ait passé de consigne, les voisins changent (presque) toujours. Si bien qu’à la fin du séjour, tout le monde a pu bavarder avec tout le monde. Bon, on a passé cette journée à 100 km et plus. Et demain ?
La nuit se passe sans incident majeur, hormis les ronflements usuels.
Acte 3. Et Chappe est belle !La salle du petit déjeuner s’anime ce vendredi matin. Le buffet est à la place et l’odeur de café la remplit. Dans un coin, une bibliothèque portant l’inscription « Library » intrigue un peu. Après tout, le Ship est mitoyen. Sidonie-Gabrielle C. Ils mangent comme autant de petits-loups.
Même si l’horaire prévisionnel a été établi sur la base de 15 km/h hors arrêts, ça va pas être simple après les efforts d’hier. George S. Ceux-là, ils n’ont pas à se plaindre du bon Dieu. C’est une sotte occupation que d’empêcher les gens de prendre du plaisir ou de les faire rougir de celui qu'ils ont pris. Les IVV arrivent à proximité d’une tour hertzienne, point culminant du Cher, avec 434 m.
Bien sûr, ça monte. On passe La Borne (Ah, passer la Borne !) et déjà beaucoup sentent qu’ils atteignent leur limite. Frank R. Le vélo, des fois, il se demande pourquoi qu’il doit encore avancer parce que ça monte. Ca redescend. George S. Et maintenant, une petite pointe de vin, pour éclaircir les idées. La dégustation révèle de bonnes surprises. C’est bon. C’est varié. Tout le monde (ou presque) aura noté la formule de M. Pellet relative à l’odre des vins pour la dégustation : « Après les blancs, tout fout le camp ; après les rouge, tout bouge. » On déguste donc d’abord les rouges, puis les blancs. François et Gérard enregistrent les commandes. Véronique s’en tient à sa méthode : deux bouteilles de l’un, deux bouteilles de l’autre, trois bouteilles de celui-là, deux bouteilles de celui-ci. Ca repart et bientôt Ca remonte. Humbligny. Tiens ! c’est plutôt plat ! Et ben non, ça remonte et ça redescend. L’arrivée à Neuvy-Deux-Clochers est proche. Neuvy (pourquoi deux clochers ? Mystère) est comme une oasis. Le restaurant « La Vouivre » attend de pied ferme sa vingtaine de clients colorés et déshydratés. Enfin, une chaise !
Très sympa, ce restaurant. Le chef local n’est pas maladroit. Tout se laisse déguster. Salade au crottin de Chavignol, joue de bœuf accompagnée de sa galette de pommes de terre, fromage, tarte aux pommes sur lit de pistache & noisette… Tout cela accompagné d’un Pouilly fumé 2012 et/ou de Sancerre rouge. Somptueux ! Sidonie-Gabrielle C. « La Vouivre », c’est un roman de Marcel Aymé. J’ai préféré « la jument verte ».
Ca descend. C’est plat. Ca remonte. La côte de Reigny est terrible. Mais, bon, on passe quand même. Menetou-Ratel. Petite pause. Une noria de vieilles Vespas et de Lambrettas passe en pétaradant et en lâchant des odeurs d’huile deux-temps grillée. Ils sont nombreux et colorés eux aussi et comme nous, ils puent – mais l’odeur est différente. Surtout sous les aisselles. Et quelle maison ! Un coin d’enfance, un morceau de la France paysanne maintenant disparue, et une bouteille de Pouilly-Fumé de la meilleure facture. Jean-François réitère le miracle de Cana. Cette bouteille contient plus de vingt verres et la communion à nouveau est parfaite. Quatre blancs et quatre rouges sont ouverts et gaiement appréciés et notés. Ce faisant et bien que certains, ayant gardé de mauvaises habitudes de l’école primaire, cachent leur note pour que les copains copient pas, il est facile de s’apercevoir que décidément les goûts varient beaucoup d’une personne à l’autre. On recrache un peu, comme d’habitude. Mais là, ce sont les pots de fleurs qui en profitent - sans d’ailleurs protester. Nous faisons connaissance de la maman de Gérard, apparemment amusée et émue par cette animation. Il faut bien que jeunesse se passe. Le retour vers l’Hôtel de la Loire est montueux, dernier rappel de la principale caractéristique de cette journée qui fut un peu notre étape de montagne : Thierry a totalisé, je crois, plus de 800 mètres cumulés de dénivelée. Bref, quand le cheval sent l’écurie, il ne sent plus la fatigue. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire les vélos sont rangés au sec. Direction la douche mais, m…, que l’escalier est raide ! Tiens, surprise ! Ce soir on abandonne le « Ship » pour se rendre, regroupés dans les voitures les plus spacieuses, au restaurant « Le chat », place du chat, à Villechaud. Retour à l’Hôtel de la Loire. Extinction des feux. Quelques ronflements désagréables. Et puis, tout le monde (ou presque ?) dort.
Acte 4. Le pays fortSamedi 31 mai. Une étape de plus de 80 kms nous attend. Le petit déjeuner de ce matin ressemble à celui d’hier sauf qu’on connaît un peu la manip maintenant et qu’on peut continuer à dormir encore un chouïa tout en se servant avec toute la sérénité des vieux habitués. Aujourd’hui la météo semble plus favorable – prévoir un tube de crème solaire. Frank R. C’est plat, la Sologne ? Pas de côtes (ou presque) ! Ca nous change. La route est agréable. Nous avons bientôt échangé un horizon de ceps alignés au cordeau pour des colzas, des blés, des prairies et des bosquets. George S. Humbles paysages de nos campagnes, vous êtes encore la simplicité et la beauté ! Je vous ai tant chanté et vous m’avez enchantée. Vailly-sur-Sauldre est bientôt atteint. Le regroupement prévu dans cette commune nous permet de découvrir une « grange-forte », bâtiment pyramidal traditionnel dont la charpente imposante et plus ou moins carrée repose sur un mur bas. Une gorgée d’eau. Un bonbon à la menthe ou bien un bout de chocolat et c’est reparti jusqu’au très verdoyant, très forestier et très lacustre château de la Verrerie (à Oizon pour ceux qui voudraient consulter Internet). Pas de visite mais on a une idée de la propriété depuis le parc dans lequel on s’est posé un instant et regroupé à l’ombre de grands arbres bordant de larges allées. Sidonie-Gabrielle C. C’est un peu le décor de Claudine à l’école. Avez-vous lu cela, Frank ?
Le menu confirme que nos « chefs » ont réalisé une belle performance dans le choix de nos coins pique-nique cette année, mais cette fois, plutôt que de rappeler chaque plat (je m’en rappelle plus, sauf les asperges pochées avec leur oeuf frit !), je vais copier ici l’évaluation savoureuse des inspecteurs du guide Michelin : « Dans cette ancienne école, où trône un vieux poêle surmonté d'un bonnet d'âne, les mauvais élèves ne sont pas mis au pain sec et à l'eau ! Quel que soit le niveau de la classe, tout le monde se régale d'une cuisine de produits généreuse et goûteuse. Une agréable Récréation Gourmande... » J’adore la prose touristique, pas vous ? Après le café, une sieste exceptionnelle d’une demi-heure est octroyée (et aussitôt adoptée) en raison d’un allègement du programme de fin de journée. Bien sûr les paparazzi s’en sont donné à cœur-joie. Le réveil est sonné. En route pour la dernière dégustation de cette balade sancerroise. La route est… roulable. jusqu’à la longue montée vers Menetou-Ratel et puis nous retrouvons le paysage du vignoble qui entoure la butte ou Sancerre a posé ses murs. 20 km pour digérer avant de plonger littéralement dans Chavignol en fête – que cette descente était raide ! C’est la fête à Chavignol et la traversée du village est interdite aux voitures et aux vélos mais ce n’est pas grave car nous sommes attendus et bientôt pris en main par Henri Bourgeois, l’un des vignerons les plus connus de la région de Sancerre. Pour commencer, nous allons visiter. D’abord les vignes – mais vraiment que les pentes sont raides ! Nous apprenons pêle-mêle l’histoire des Vignes à Sancerre, la difficulté de cultiver ces pentes, qu’il n’y a plus ni chèvres ni chevriers à Chavignol, qu’il est raisonnable d’éviter les produits chimiques autant que possible, que la Sauvignon est bien adapté à ce terroir et bien d’autres choses encore. Nous enchaînons avec la visite des chais. Les investissements réalisés ici sont impressionnants, au point de donner parfois l’impression de voir une industrie plus qu’une viticulture. Faut-il regretter les vignes de papa, les caves sombres et humides, les produits chimiques moins nombreux mais les dosages plus sommaires ? J. Drinkwater. This is the question. Tout de même, M. Bourgeois, votre exploitation nous impressionne. 200 salariés, ce n’est pas rien et vos investissements en Nouvelle-Zélande poussent plus loin encore notre réflexion silencieuse. Nous pénétrons en chaussettes dans une grande salle de dégustation, pas à cause de son côté religieux, mais à cause de nos fichues chaussures de vélo dont le plancher neuf n’apprécie pas trop les cale-pieds contondants et bruyants. Le volume de nos commandes montrera que, industriel ou pas, le Sancerre mérite le détour. Pour l’instant, la dégustation est partie. Tout le monde est installé autour d’une immense table. Des verres sont distribués. Des assiettes de fromage circulent. Que le spectacle commence. Ce fut une belle dégustation. Vous vous souviendrez de ces Baronnes, de ces Bourgeoises, de ce Petit Bourgeois, du Prieuré des Oblats, de terre de Fumée et de Solissime, pas vrai ? Comme la veille, les vélos retrouvent automatiquement le chemin de leur hangar et les IVV escaladent les quelques marches qui les séparent encore de la douche. On mange où ce soir ? Les économistes ont leur PNB. Les IVV ont leur PMB : pédaler, manger et boire. Le restaurant l’Auberge de Saint-Thibault n’est pas très loin. On y va à pied, en voisins. C’est une bonne table, paraît-il, recommandée par J.L. Petitrenaud. C’est en effet une bonne table, c’est aussi une grande table. Toute la salle est pour nous – mais quand même, nous nous tenons bien, comme d’habitude. Au menu: Suchis de tourteaux aux agrumes, ciabatta toastée Dos de merlu rôti sur la peau et sa poêlée de fèves au lard de colonnatta Pas mal ! C’était sympa. Je ne sais plus de quoi on a parlé mais la conversation roulait toute seule, il n’y avait plus besoin de pousser sur les pédales. Ce qui est particulièrement sympa avec IVV, c’est bien sûr qu’il est possible d’avoir des prix puisqu’on est un groupe tout de même assez conséquent, mais aussi que contrairement à d’habitude, on peut partir sans payer. Ca donne une impression particulièrement jouissive, pas vrai ? Bonne nuit, les petits ! Gabrielle-Sidonie C. Vous disiez, chère George ?
Acte 5. Dernier tour de pisteLa dernière étape – la plus courte et souvent la meilleure – a été modifiée à la dernière minute. Une course de côtes inattendue coupait notre itinéraire. J. Drinkwater. Hard to pronounce, isn’t it ? Pas de voitures, pas de camions, l’asphalte est à nous et le soleil est encore de la partie. Frank R. Ouais quand même, La température est sénégalienne. Et puis moi, la jographie, vous savez… Le plus, on va l’avoir très bientôt en entrant dans le restaurant « La Tour » ; nous traversons un rez-de-chaussée sombre et frais pour nous engouffrer dans un vieil escalier à vis qui nous conduit à l’étage. Là, la vue est somptueuse. Nous disposons de tout l’étage. Trois vastes tables rondes couvertes de nappes blanches et soigneusement dressées attendent sagement. Les premiers arrivés prennent place. Les retardataires rejoignent, les apéritifs sont servis. Tout cela sera dégusté comme il se doit, avec élégance et un minimum de taches sur la nappe. Frank R ; Là, c’était la cerise sur le pompon !
Les petits cadeaux traditionnels aux accompagnateurs/trices sont distribués sous les applaudissements reconnaissants.
EPILOGUEJ. Drinkwater. Bon et si on rentrait nous aussi.
|
Jean-Louis, le 25 juin 2014 |