Compte rendu de la balade IVV 2018 
L'Alsacienne

Ça a l’air de rien mais en vérité, c’est pas grand chose.
Pierre Dac
Un chemin qui descend est un chemin
qui monte en sens inverse et réciproquement.
Pierre Dac

Le sport c’est peu de chose si l’on n’y ajoute pas l’à propos du commentaire, le style de l’épopée, la dramaturgie de l’instant qui bascule. J’ai donc dans ce compte-rendu tenté une expérience consistant à associer le style du journalisme sportif, quitte à recourir pour ce faire à de vrais professionnels, à la fidélité du compte-rendu. J’espère que vous vous amuserez autant à lire ce qui suit que je me suis amusé à l’écrire.

 

 

Jeudi 31 mai. 11 heures. Nous sommes sur Vinovélo la radio sportive préférée des seniors.

Jean Robic, journaliste sportif.
L’actualité de cette semaine, c’est bien sûr l’Alsacienne, l’édition 2018 d’IVV qui cette année part de Soultzmatt en Alsace pour évoluer sur la célèbre route du vin. J’appelle tout de suite notre envoyé spécial à Soultzmatt, Roger Hassenforder. Roger,  vous m’entendez ?
- Oui, très bien, Jean. Je suis en ce moment sur le parking du restaurant pizzeria l’Ecrin où doivent arriver d’un moment à l’autre les IVV. Ce parking, pour l’instant désert, va accueillir, d’un moment à l’autre, tous les participants de l’épreuve. Entre nous, ils vont probablement commencer par une discrète séance de déculottage civil-reculottage sportif avant de se rendre au restaurant, en principe calmement malgré l’intense joie des retrouvailles, pour le rituel déjeuner de départ
La grande question qui se pose pour cette 27ème édition est la météo : c’est très sombre, franchement, c’est très sombre. L’incroyable bonne humeur IVV tiendra-t-elle face aux éléments impitoyables qui s’annoncent ? C’est ce que nous saurons ce soir.

Jean Robic
- L’étape du jour, Roger, en quelques mots car nous avons peu de temps : comment se présente-t-elle ?
- Un parcours en deux temps avec 40 kilomètres de vélo dans la plaine d’Alsace. Au plan sportif, nous parlerons d’une simple mise en jambe. Il faudra toutefois éviter les crevaisons toujours possibles et bien sûr savoir garder un œil sur la route - pour la sécurité – et un autre sur le paysage – pour le plaisir. Ensuite, encore 40 kilomètres cette fois en voiture, pour rejoindre l’hôtel sélectionné par les organisateurs de cette 27ème édition IVV, Thierry et Christine. Il se trouve à Kaysersberg ; c’est l’Hôtel des Remparts. Ce nom n’est pas inconnu des plus anciens IVV. Je vous rappelle, Jean, qu’IVV aura bientôt 30 ans.  Mais le grand souci pour le moment reste la météo avec, je les vois d’ici, des masses anthracite épaisses qui s’accumulent impitoyablement sur la ligne bleue des Vosges.

Jeudi 31 mai, 18h30

Jean Robic
Tout de suite, j’appelle Roger Hassenforder notre correspondant en Alsace. Roger, l’étape du jour est en train de se terminer ?

Roger Hassenforder
Oui, Jean, tout le groupe vient de revenir au complet sur le parking de départ. Il a plu, mais par une chance extraordinaire, aucune goutte n’est tombée sur le parcours du jour alors que certains villages alsaciens plus au nord ont été totalement dévastés par des coulées de boue torrentielles. Des viticulteurs ont signalé des grêlons énormes qui ont partiellement déchiqueté leurs vignes.  C’est absolument incroyable ! Il reste maintenant à rejoindre Kaysersberg pour prendre possession des chambres malgré la fatigue et la soif. Mais pour l’instant, la nouvelle du jour est que la météo a épargné les IVV sauf, bien sûr, les organisateurs inquiets mais toujours souriant, comme il se doit. Thierry et Christine sont sans aucun doute soulagés d’un poids considérable et affichent une confiance solide pour les jours à venir.

Jean Robic
Je vais laisser immédiatement la parole à Jean-Paul Olivier qui va nous dire deux mots en léger différé de la maison Schlegel-Boeglin.
 
Jean-Paul Roulant
Merci Jean. En fait, ici c’est Jean-Paul Roulant. Jean-Paul Olivier a aimablement accepté de me confier la page culturelle de cette 27ème aventure IVV. Vous savez Jean, comme j’aime l’Alsace, les cigognes et l’aaaaccent loooocal. Je viens d’assister à la première dégustation IVV préparée par un jeune couple de viticulteurs de Soultzmatt avec beaucoup de savoir faire. Mme Schlegel-Boeglin avait préparé, tenez-vous bien, des moricettes et du kugelhof. Je dirais peu de choses du kugelhof que beaucoup d’entre vous connaissent déjà. Les moricettes, elles, sont servies à l’apéritif : c’est un mini-sandwich à base de pâte à bretzel et de pâté. Amusant, original et pas mauvais du tout si on a une petite faim.
Pas d’excès pour ce premier contact avec les célèbres cépages alsaciens : pinot noir, riesling, pinot blanc, pinot gris, gewurtztraminer. Un crémant rosé pour commencer et déjà la discussion roule : viticulture bio, investissements, gliphosate ou désherbage mécanique, pentes, rendements à l’hectare… Mme Schlegel-Boeglin réussit à plusieurs reprises  à dévier le débat qui risquait de s’échauffer, d’un point de vue, disons, écologique. Les commandes sont passées individuellement cette année mais les statistiques sont faites avec diligence et un stylo qu’on se repasse.

Jean Robic
Merci, Jean Paul. Nous vous retrouverons donc demain pour la deuxième dégustation.

Jeudi 31 mai, 22 heures

Jean Robic
La soirée se termine. J’appelle Roger Hassenforder pour faire un dernier point sur la situation en Alsace après une première journée.

Roger Hassenforder
Oui, Jean, je vous reçois parfaitement. Et bien, les IVV sont maintenant en train de terminer leur premier diner alsacien au Restaurant de l’Arbre Vert. Dehors, il pleut des cordes. Comment vont-ils faire pour rentrer à l’hôtel, ceux qui n’ont pas de parapluie ? C’est la question. Mais pour l’instant l’ambiance est bonne et la bonne humeur toujours remarquable de ce groupe n’est en rien entamée.

Jean Robic
Pouvez-vous nous dire un mot du menu ?

Roger Hassenforder
Oui, ce soir c’est assiette de charcuterie, avec son traditionnel cornichon aigre-doux, suivi d’un baeckehofa qui, je dois le dire, a suscité quelques remarques critiques lesquelles sont restées dans l’ensemble évidemment bienveillantes. Cette année, les pédalants retrouvent au diner les marchants (qui d’ailleurs sont plutôt des marchantes).

Jean Robic
Des marchantes ? Des marchantes ou des clientes ?

Roger Hassenforder
Ah Ah Ah ! C’est facile de se moquer de mon accent alsacien, mon cher Jean ! Bref, les échanges étaient aussi nourris que les estomacs aspiraient à l’être. Mais maintenant la question, c’est : vont-ils réussir à digérer ? Et puis, dans quel état vont-ils rentrer à leur hôtel  - qui est quand même à dix minutes du restaurant de l’Arbre Vert » ? On en saura plus demain. Bonsoir à toutes. Bonsoir à tous.

 

Jeudi 1er juin. 11 heures.
Nous sommes à nouveau sur Vinovélo la radio sportive préférée des seniors.

Jean Robic, journaliste sportif
Ce matin, ce n’est pas sans une certaine confusion que les IVV se sont pour la première fois de leur histoire scindés en deux groupes, les uns partant pour une étape de 70 kilomètres au bas mot et comprenant l’ascension du col du Firstplan, les autres se taillant une balade unique dans le vignoble alsacien.
J’appelle tout de suite notre envoyé spécial, Roger Hassenforder. Roger, vous m’entendez ?

Roger Hassenforder
Oui, Jean, je vous reçois parfaitement. Je suis actuellement au sommet du Col du Firstplan : une ascension de 9,8 km avec une pente moyenne de 4,3 %, l’arrivée au sommet du col est à 722 m d’altitude et le départ à 300 m, soit une dénivelée totale de 422 m.  J’attends d’un instant à l’autre l’arrivée des 5 cyclistes qui ont tenté l’aventure.

Jean Robic
Jean-Paul Roulant est avec l’autre groupe. A vous Jean-Paul

Jean-Paul Roulant (à voix basse)
 Actuellement, le groupe numéro deux devise tranquillement à l’ombre d’un bosquet , sous un ciel bleu à peine tacheté de blancs nuages, dans la chaleur d’une journée radieuse, par de petites routes qui, passant de colline en colline, offrent une succession de vues d’exception. Je parle à voix basse car je ne voudrais pas troubler la quiétude de cette pause d’autant plus remarquable que, la veille, des orages sévères étaient annoncés. C’est un total renversement de situation météorologique auquel nous venons d’assister.

Jean Robic
Merci Jean-Paul. Nous repartons avec Roger qui nous appelle du Firstplan

Roger Hassenforder
A l’instant François vient d’arriver au sommet, suivi par Jean-Louis qui a craqué dans les derniers lacets et s’est fait prendre quelques mètres. La respiration haletante, les mains saisissant avidement les bidons, la joie d’en avoir terminé pour l’instant, la soif, voilà l’ambiance au col du Firstplan, qui entre nous porte mal son nom car il n’est que le 101ème  col vosgien pour sa difficulté. Je vois arriver l’Espace Renault de Christine avec un passager… C’est… C’est Daniel ! Daniel n’a apparemment pas pu terminer cette ascension et pour la première fois il a du accepter de monter au sommet sur un siège plutôt que sur une selle.
Et maintenant, je vois arriver au train et côte à côte Philippe et Thierry qui vont en terminer relativement frais, en partie grâce à l’ombre bienveillante des sapins sous lesquels serpente la route.
Tout de suite, tout le monde se remet en selle et attaque la descente toujours ombragée sur Soultzmatt.

Jeudi 1er Juin. 12h30

Jean-Paul Roulant
Jean, je suis actuellement sur la terrasse ombragée et tendue de velum du restaurant de l’Arbre Vert avec Bernard, Sylvie et Bernard, Yves, Gérard, Olivier et Véronique. Ils viennent de nous refaire le coup du lièvre et de la tortue et sont arrivés à la pause déjeuner avant ceux qui étaient, paraît-il plus entraînés ! Du coup, ils sont en train de prendre une belle avance sur l’apéritif. Enfin, apéritif, c’est un grand mot pour quelques mousses bien méritées et dont la fraîcheur et l’amertume toute alsacienne font aux gosiers l’effet inverse que le souvenir de la selle fait encore à l’autre bout.

Jean-Paul Roulant
Alors, quelques mots de l’Hôtel-Restaurant de l’Arbre Vert à Wintzfelden, idéalement situé à mi-pente de la descente du col en direction de Soultzmatt. Sa terrasse est garnie de géraniums disposés le long d’une grille métallique et abritée sous un large auvent de toile à rayures jaune pale qui colore agréablement l’atmosphère. Une atmosphère champêtre où la terrine de campagne (avec des cornichons aigres-doux, bien évidemment) et la côte de veau aux petits légumes, le tout appuyé de quelques bouteilles d’eau minérale alsacienne et de quelques pichets de pinot noir ou gris, vont donner à chacun le sentiment d’être à la fois au paradis ET sur cette terre.
Oui ? (il appuie sur son oreillette gauche)…Et bien, on me fait savoir cependant que les mousses au chocolat avec leur décor de petites fraises faisaient plutôt penser au … purgatoire !  A vous Jean, à vous Paris.

Jean Robic
Nous retrouverons l’aventure IVV en fin d’après-midi pour la dégustation du jour. Ils seront accueillis par la famille Sester. Je n’en dis pas plus. A tout à l’heure.

Jeudi 1er Juin. 16h30
(On entend le jingle de Vinovélo)

Jean-Paul Roulant
Nous sommes donc ici sur la propriété de la famille Sester à Berrwiller, Haut-Rhin.
Pendant que les uns et les autres arrivent et trouvent un endroit où laisser leur vélo, j’en profite pour vous dire deux mots de la famille Sester dont l’originalité est, on peut le dire, le mariage de la pomme et de la grappe, en d’autres termes,  la culture simultanée de vergers de pommiers (ou arboriculture) et la viticulture. Il faut préciser que Christine connaît bien cette sympathique famille puisqu’un lien de parenté les unit.
Nous entrons maintenant dans une grande salle bien fraîche où des chaises ont été disposées en nombre pour la plus grande satisfaction des dos moulus et des têtes fatiguées. Sur notre gauche les produits de l’exploitation sont exposés sur des étagères alignées. M. Sester se place face au groupe pour présenter son exploitation viticole et arboricole.

 

Jean Robic
Je vous remercie Jean-Paul. Nous vous retrouverons dans quelques instants, mais d’abord, une page de publicité. (On entend le jingle de Vinovélo)

Jean-Paul Roulant

Je suis ici témoin d’une dégustation particulièrement intéressante avec d’incroyables détails sur les aléas, les soucis, les bonheurs, les problèmes et les réussites d’une exploitation agricole alsacienne innovante et créative.
Comme d’habitude, les verres se tendent calmement mais fermement vers cette bouteille dont sourd une petite quantité de liquide. Les nez hument, les papilles profitent. Les yeux commentent silencieusement. Après une première bouteille et les commentaires qui l’accompagnent, il en viendra une autre, et ainsi de suite. Les nez avertis cherchent déjà à saisir l’instant nouveau du cépage, les yeux fixent la couleur du liquide et puis les verres sont approchés des mentons dans le murmure respectueux de conversations chuchotées qui se poursuivent tandis que le vigneron expose avec savoir faire et même une certaine émotion la parcelle, le cépage et les techniques de vinification qui ont permis d’aboutir à cet instant privilégié. Nous sommes à des années lumière de l’idée de consommation. Nous sommes, mesdames et messieurs au cœur même d’IVV.

Jeudi 1er Juin. 20 heures

Roger Hassenforder
Le retour sur Kaysersberg mon cher Jean a été rapide car une poignée de kilomètres seulement séparent le village et le bourg. Après une bonne douche, l’ensemble du groupe, marchantes et pédalants, s’est dirigé vers la Winstub du Château, en traversant la vieille ville. Autant vous dire que les regards exploraient les façades colorées, peut-être parfois trop colorées – mais que font les Bâtiments de France ? – repérant ici un décor peint, là une sculpture, plus loin un ornement de métal forgé.
Les organisateurs avaient judicieusement choisi le menu de cette soirée : une choucroute, cela va de soit. La salle est bruyante mais la choucroute est excellente. Voilà, je laisse IVV profiter de cette soirée et je vous rends l’antenne.

Jean Robic
Roger ? Roger ? C’est quoi le dessert ?

Roger Hassenforder
On m’a dit qu’il y aurait une préparation à base de kougelhopf. Je n’en suis pas sûr.
Bonne fin de soirée à tous et à demain.

 

Vendredi 2 Juin. 9 heures 30. Nous sommes toujours sur Vinovélo la radio sportive préférée des seniors, avec cette fois un nouveau commentateur.

Léon Trizone
Mesdames et messieurs, bonjour. Et bien oui, je suis ici à Neuf-Brisach sous un beau soleil de juin pour une troisième étape IVV, étape franco-allemande cette fois, puisqu’il s’agira de passer le Rhin pour rouler quelques kilomètres chez nos voisins et partenaires européens avant de revenir en France en passant devant les barrages et écluses de Marckolsheim et de Vogelgrun dont je vais vous dire quelques mots dans quelques instants. Je n’oublie pas, bien sûr, de signaler la traversée de la ville allemande d’Alt-Brisach, ou Vieux-Brisach. Je profite des quelques instants qui nous séparent de l’arrivée sur la place centrale de la ville des véhicules IVV – il me semble d’ailleurs les apercevoir arrivant par la porte de Colmar  et se dirigeant vers la place d’Armes Général de Gaulle.
Vous vous demandez sans doute où est Jean Robic. Et bien, mesdames et messieurs, Jean Robic va très bien, soyez tout à fait rassurés. Il est actuellement en reportage sur le Tour de Suisse. J’aurais donc l’honneur et l’avantage de suivre pour vous l’Alsacienne IVV, un événement sportif, œnologique et gastronomique qui fêtera bientôt ses 30 ans d’existence, comme vous le savez.
Mais revenons aux sites remarquables qui jalonnent cette étape

Neuf-Brisach d’abord : Neuf-Brisach, l’un des sites majeurs de Vauban, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.  Ville créée ex nihilo en 1697 dans la plaine d’Alsace, après la perte de Vieux-Brisach au-delà du Rhin, est la seule illustration du «troisième système » de Vauban.  Louis XIV lui-même a en effet choisi, parmi les trois projets soumis par Vauban, le plan octogonal qui est parvenu jusqu’à nous... »

Marckolsheim ensuite: Grâce à une centrale thermique installée au bord du canal du Rhône au Rhin, Marckolsheim était alimentée en électricité dès 1911. Depuis 1962, cette électricité est produite par la centrale hydroélectrique installée sur le Grand Canal d’Alsace.  
 Elle produit annuellement en moyenne 928 millions de kWh. Sa construction, accompagnée de deux écluses et d’un barrage sur le Rhin, a fortement bouleversé le paysage local. Sa technique de construction en feston a notamment donné lieu à la création d'une île sur le Rhin. Une passerelle d'observation permet d’assister à l'éclusage des bateaux…

Vogelgrun, enfin, est la dernière centrale hydroélectrique réalisée sur le Grand Canal d’Alsace. Ce nom rappellera peut-être à certains d’entre vous quelque interrogation écrite de géographie.  Mise en service en 1959 et d’une puissance de 140 MW, la centrale comprend 4 groupes turbines verticaux. 
Un circuit de visite guidée et commentée permet de découvrir : la salle des machines (et sa remarquable fresque monumentale signée Paul Clair), les turbines, la salle de commande, la plage amont avec son un demi-relief en bronze de la « Nymphe Electricité » signé Louis Couvègne et une fresque de l’artiste Daniel Diminsky, mettant en scène les « Nixes » de la mythologie rhénane. La visite permet de comprendre l’histoire de l’aménagement du Rhin, comment s’organisent exploitation hydroélectrique et navigation, et d’en savoir plus sur l’ensemble des mesures environnementales déployées par EDF pour protéger la biodiversité du fleuve à 12 kilomètres de la centrale nucléaire de Fessenheim, également construire sur le Grand Canal d’Alsace, au sud de Neuf-Brisach.
Depuis le parking des écluses à l’amont de la centrale, un jardin rhénan conduit à une passerelle panoramique accessible librement tous les jours. Des panneaux d’information expliquent le fonctionnement de lacentrale et de la production d’électricité le long du Rhin.
Mesdames et messieurs, pendant que je vous parlais, les IVV n’ont pas perdu leur temps : les vélos sont sortis des voitures, les casques et les gants ont été ajustés. Dans quelques secondes, c’est le départ. A vous, Paris.
(On entend le jingle de Vinovélo)

 

Samedi 2 juin
Plaine du Rhin, 10 heures 30

Léon Trizone
Mesdames et Messieurs, je reprends l’antenne à l’instant. Nous sommes donc en direct de la plaine du Rhin. Vous voyez, avec la caméra 1, les IVV défiler sur une piste cyclable le long d’un bras mort du Rhin où les colverts ne craignent rien des vieilles fortifications de la ligne Maginot que l’on surprend parfois au détour d’un chemin agréable, ombragé, fleuri et, comble de l’agrément, horizontal.
Mais soudain, que se passe-t-il ? On s’arrête. On se regarde. Non, il n’y a apparemment pas d’autre issue que cet escalier étroit et raide pour remonter sur la route et franchir un petit pont. Un à un, les vélos sont remontés. Comment Sylvie va-t-elle faire avec son vélo électrique qui s’avère dans cette circonstance un handicap certain ? Mais déjà plusieurs mains empoignent le vélo et le hissent en haut des marches. L’efficacité, mesdames et messieurs, comme on a toujours plaisir à la rencontrer.

Samedi 2 juin
Quelques instants plus tard.

Léon Trizone
A l’instant ou je reprends l’antenne, Mesdames et messieurs, la moto 2 me signale une crevaison. On s’approche. Apparemment, c’est Philippe. La mollesse caractéristique de la roue, le manque d’adhérence, le heurt répété de la jante avec le terrain, l’ont alerté immédiatement. Pas de doute, il faut réparer. Des mains s’affairent à la recherche de démonte-pneus et d’une chambre à air de rechange. Consigne est donnée aux autres de continuer : on rattrapera plus loin.
Le chemin longe un Rhin large, retenu par des élévations de terre. En contrebas un chemin asphalté, couvert de graviers surabondants ne facilite pas le retour des trois attardés. Les graviers obligent à appuyer dur sur les  pédales et rendent la stabilité du vélo un peu molle. François tente hardiment de grimper par un chemin enherbé pour voir si le chemin sur la digue est meilleur. Il y trouve une vue plus agréable sur le fleuve.
Enfin, la jonction est faite quelques instants avant de repasser le Rhin vers la France.

Samedi 2 juin
Neuf-Brisach, 13 heures

Léon Trizone

Mesdames et Messieurs, je vous parle en ce moment de la Brasserie du Soleil, toute proche de la Place d’Armes, où chacun profite d’un menu agréable avec pot au feu en gelée suivi d’un veau fumé aux petits légumes. Deux grandes tables rondes ont été dressées dans une salle entièrement réservée au groupe. Une crème brulée est servie en ce moment même. Déjà, les plus prudents se glissent vers les toilettes tandis que la plupart des mains se lèvent pour confirmer les cafés. Tout va bien.

Samedi 2 juin
Ribeauvillé, 17 heures

Léon Trizone

Mesdames et Messieurs, je vous parle de Ribeauvillé sous un soleil généreux. Les IVV sont en train d’arriver en voiture pour une dégustation tout à fait particulière d’alcools blancs à la distillerie Windholtz. C’est véritablement une première. Bien sûr, vous vous demandez comment il est possible de sortir indemne d’une telle embuscade puisqu’il est question de goûter trois, quatre, six alcools différents. La carte propose en effet des marcs de muscat, de gewürtz, de pinot, de riesling et des eaux de vie : kirsch, poire, framboise, quetsch, mirabelle, prunelle, sorbe, merise, vieille prune, sureau, abricot, fraise.
Nous allons avoir la réponse dans quelques dizaines de minutes.
Mais d’abord, la présentation de la distillerie artisanale. Bien entouré, le distillateur détaille le lexique : savez-vous quelle est la différence entre les eaux de vie, les spiritueux, les liqueurs, les macérations ? Il passe ensuite à la technique, les appareils, les conditions de fabrication. Il répond aux questions.
Je vous retrouve tout de suite, après une page de publicité.
(…)
(A mi-voix) Mesdames et messieurs, nous venons de changer de décor en entrant dans la boutique qui fait jaillir sous les yeux éblouis un festival d’étiquettes, de coffrets cadeaux, de bouteilles aux tailles et aux formes variées, de matériaux où dominent le bois et le verre et de formes inhabituelles. (Baissant encore la voix) Marcel Windholtz, l’artisan distillateur est en train d’expliquer le principe de la dégustation d’alcools blancs. Il faudra se mettre par petits groupes et faire circuler un verre par groupe. Puis un autre verre et ainsi de suite.
(Léon se déplace vers l’entrée de la boutique et sort)
Pendant que cette dégustation très technique, très difficile, commence, je voudrais revenir quelques instants sur la visite de Colmar de cet après-midi. En tenue de ville – à une ou deux exceptions près – le centre historique de Colmar a été parcouru à pied. Puis, une balade en barque à fond plat sur l’Ill a permis à quelques-uns de découvrir le paysage urbain de la Petite Venise sous un angle différent, dans la bonne humeur et sous un soleil radieux démentant effrontément les orages hier annoncés. La visite terminée, les voitures ont quitté le parking sous-terrain pour se diriger vers Ribeauvillé. Le trajet a été marqué par un petit embouteillage causé par une compétition de marche à pied. Chaque marcheur étant suivi par un home-car haut et large progressant dans un paysage vallonné, sur une route sinueuse, il était à chaque fois difficile de les dépasser un à un. Ainsi d’intéressants commentaires ont pu être faits sur la manière d’assurer la sécurité d’une compétition sur la voie publique sans énerver les contribuables.
(Léon entre à nouveau dans la boutique)
C’est maintenant le moment de la facturation. Je regarde attentivement les participants de cette épreuve. Ils semblent assez bien s’en sortir. Il faut admettre qu’ils ont su utiliser les seaux mis à leur disposition pour recracher. Je suis certain, mesdames et messieurs que vous approuverez cette sagesse. Elle n’a toutefois rien d’étonnant quand on sait combien la modération fait partie de l’éthique oeno-sportive d’IVV. Pendant que les commandes sont passées, que les emballages sont faits, que les factures sont établies, que les cartons sont vérifiés, que les cartes bleues sont sorties, les tickets imprimés, et alors qu’on se dirige un par un vers les véhicules, je peux tirer le bilan provisoire de cette visite: une expérience risquée qui se termine pour l’instant à la satisfaction générale.

Samedi 2 juin
Kaysersberg, 20h30

Léon Trizone

Mesdames et Messieurs, je suis toujours en compagnie des IVV qui sont maintenant au Restaurant du Château pour un dîner autour d’un jarret de veau accompagné de sa salade de pommes de terre et servi avec un fromage blanc à la ciboulette et aux petits oignons blancs. Une glace avec chantilly et coulis de framboise sera servie au dessert.
Le tout est accompagné  de carafes de pinot blanc et de pinot noir mais aussi de bouteilles d’eau minérale locale : Carola et Lisbeth.
Ah, j’entends ici qu’un petit groupe d’amateurs de rugby est en train de s’organiser pour voir à la télé le match de rugby Castres-Montpellier. Bonne soirée, messieurs !
C’était Léon Trizone, en direct de Kaysersberg. Mesdames et Messieurs, bonsoir. (On entend le jingle de Vinovélo)

Dimanche 3 juin

Léon Trizone

Mesdames et Messieurs, ici Léon Trizone, de retour à Paris. Dans quelques instants, sur VinoVélo, la radio du sport senior, nous allons retrouver notre correspondant en Alsace qui suit pour vous la 27ème édition d’IVV. Cette année, mesdames et messieurs, je vous le rappelle, c’est en effet l’Alsace qui a été élue pour accueillir la vaillante bande de pédaleurs épicuriens que, désormais, vous connaissez bien grâce à Vinovélo, la radio du sport senior.
(On entend le jingle de Vinovelo)
Aujourd’hui, le groupe s’est de nouveau organisé en deux unités. La première se rendra à Munster en passant par le vignoble. La deuxième a choisi une option plus sportive, choisie par Thierry en fonction du cahier des charges proposé et adopté l’an passé, avec comme difficultés principales le col du Wettstein (920m) et le collet du Linge, haut-lieu du conflit de 1914-1918, dont on m’a demandé de ne pas vous parler en raison d’une programmation par ailleurs contraignante et chargée.
Allo, Roger Hassenforder, me recevez-vous ?

Roger Hassenforder
Oui, Léon, je vous reçois très bien. Je suis ici à Kaysersberg au départ de l’étape en compagnie d’Alain Bashung. Peut-être ne le saviez-vous pas mais Alain Bashung avait un père adoptif alsacien dont il a pris le nom ; il a passé son enfance dans la région et il est resté un amateur de cyclisme. Alain a, entre autres, composé une magnifique chanson sur le thème du vélo : « C’est comment qu’on freine ? J’voudrais descendre de là »
ainsi qu’une autre sur le thème de l’addiction : « Je fume pour oublier que tu bois ».
Alain Bashung, que pensez-vous de cette étape ?

Alain Bashung 

Ce sera une belle étape. J’ai déjà écrit plusieurs chansons qui correspondent tout à fait au profil du jour : « Intrépide malgré la fièvre », « les lendemains qui tuent », « Aéroplanes »…
J’ai aussi écrit pour l’autre demi-groupe : « Procession », « Blas blas » et « J’ai longtemps contemplé ». 

Roger Hassenforder
Voilà, c’est parti. Je suis avec Thierry, Bernard, Philippe, Daniel, François et Jean-Louis. Nous avons a peine quitté les dernières maisons que déjà la route s’élève tandis qu’un cyclo inconnu rejoint le groupe et commence à papoter. Alors que Jean-Louis pédale devant en écoutant ce respectable et chevronné cyclo qui lui parle du virage des 80 ans, il rate la bifurcation à gauche vers Orbey. Il faut crier pour lui signaler cette faute d’inattention.

Léon Trizone

Roger, je suis désolé, il nous faut rendre l’antenne. Je vous retrouve tout à l’heure, après les informations.
(…)
Dimanche 3 juin
Orbey, 11heures 30

Roger, c’est à vous maintenant. Où en est l’étape ?

Roger Hassenforder

Nous sommes actuellement dans la montée vers le Wettstein, une ascension relativement facile avec un petit pourcentage et un revêtement très convenable. A Orbey, le petit groupe s’est même autorisé un arrêt pipi et café, ce qui est quelque chose de très exceptionnel. Le train est tranquille. Daniel monte courageusement malgré ses jambes, Philippe aussi malgré une récente hernie. Ils méritent notre admiration et ils l’ont. Bernard est très à l’aise. Thierry, François et Jean-Louis bénéficient d’un entrainement de préparation régulier.

Léon Trizone

Moto 2 ? Moto 2 ? Où en est le deuxième groupe ?
(Silence)
Moto 2 ? (Silence) Nous avons perdu apparemment le contact avec le deuxième groupe pour l’instant.
Roger, ce sera à nouveau à vous immédiatement après les informations de midi.
(…)
Dimanche 3 juin. 12h30

Roger Hassenforder

Au moment où je reprends l’antenne, les six IVV de cette étape de montagne sont attablés à la terrasse de la ferme-auberge du Glasborn. Le soleil a définitivement percé les nuages. Une petite mousse a permis de patienter jusqu’à l’arrivée d’une soupe chaude, idéale pour réhydrater les corps éprouvés. Voilà, Léon, on se retrouvera tout à l’heure dans la descente du Linge.
(…)
Roger Hassenforder
Nous sommes à nouveau sur la route après un excellent jambon fumé servi avec le traditionnel roïgebrageldi – des pommes de terres cuites à l’étouffée avec des oignons et des lardons – suivi pour les uns de Munster et pour les autres, de fromage blanc au kirsch.
La descente vers Munster est somptueuse et s’effectue sous un soleil magnifique qui perce facilement quelques petits nuages blancs. J’appelle à nouveau la moto 2.

Moto 2, me recevez-vous ?

Jean-Paul Roulant
Oui, je vous reçois cette fois.
Et bien , oui, en effet, le groupe 2 est en train de s’offrir une belle balade par de petites routes serpentant au travers des coteaux. Arrivé à Katzenthal, il a découvert un village  en pleine effervescence et un spectacle magnifique : la rue principale était entièrement décorée de pétales de fleurs et les habitants s’apprêtaient à défiler pour la procession de  la Fête Dieu. Le groupe a donc sagement laissé la place aux festivités et a filé vers Turkheim.
Il y a retrouvé les mêmes décorations et les mêmes festivités. Ensuite il a rejoint Munster où il a prévu de déjeuner. Véronique a dégotté une Winstub avec une petite terrasse au calme : incontestablement une bonne table avec une intéressante particularité : presque tous les plats comportent du Munster ! 
Certains, peu amateurs de fromage, ont un peu fait la grimace mais heureusement quelques salades en sont exemptes…
Au moment où je vous parle, le groupe est sur le point de repartir pour retrouver le groupe des grimpeurs qui est en train de descendre sur Munster. A vous, Léon.

 

Dimanche 3 juin. 16 heures 30
Vallée de Munster
Léon Trizone
Moto 1, me recevez-vous ?

Roger Hassenforder

Je vous reçois, Léon. Nous sommes en ce moment dans la vallée de Munster que nous venons de passer. Nous glissons vers Colmar par des pistes cyclables ensoleillées et bien entretenues. Que vous dire ? Ca monte, ça descend, ça tourne à gauche, ça tourne à droite…
Si,  je pourrais peut-être vous raconter une petite blague.
- Il est arrivé un accident à mon chien, dit ce monsieur à son voisin. Maintenant, il n’a plus de nez.
- Vraiment ? Mais comment il sent alors ?
- Ben. Il sent très mauvais.

Léon Trizone

Très drôle. Roger, je vous demande, s’il vous plait, d’avoir la grande gentillesse de ne plus nous raconter l’almanach Vermot en cours de reportage.

Roger Hassenforder

Je vous en raconterais bien une autre, Léon, mais, de toute façon, nous allons arriver au lieu de notre dégustation du jour, chez Monsieur Schaffar précisément.
(Il est maintenant près de 17h)

Léon Trizone

En effet, la cave Joseph Schaffar que les plus anciens IVV connaissent bien pour y être passé en 1993, une des toutes premières sorties IVV, organisée par Yves et Paulette, reste un temps fort dans la mémoire IVV.

Roger Hassenforder

Moi, je descends pas à la cave, sinon, je remonte plus.
(….) On entend le jingle d’IVV suivi de Gaby oh Gaby, une chanson d’Alain Bashung.
Une heure plus tard :

Roger Hassenforder

Voici la sortie de la dégustation. Ont-ils été raisonnables ? Apparemment oui ? J’interviewe quelques IVV pris au hasard. « Alors, comment s’est passée cette dégustation ?
- Très bien. On a dégusté quelques vins choisis. Mais enfin, à mon avis, le pinot noir est loin, très loin, des vins du Roussillon.
- Et vous ?
- Pas mal du tout. Et puis ça fait du bien d’être un peu au frais.
- Et vous ?
- Oui, c’est très intéressant. J’ai noté que les crémants représentaient maintenant 40% des ventes de vins d’Alsace. Etonnant, non ?

On remonte maintenant en selle. Direction l’hôtel des Remparts. Une bonne douche ne sera pas du luxe. A vous Paris, à vous Léon.
(On entend le jingle de Vinovélo)

Dimanche 3 juin
Kaysersberg, 19h30.

Roger Hassenforder
Je suis maintenant dans le hall de l’annexe de l’hôtel des Remparts où sont logés les IVV. Celui-ci a été préparé pour une petite collation et pour entendre les discours qui vont officiellement clore cette ballade. Chacun est calme. Ceux qui n’ont pu trouver une place assise se posent à même le sol. C’est d’abord Philippe et François qui, en tant qu’organisateurs de la précédente édition, félicitent et remercient Christine et Thierry pour leur travail qui a permis un séjour dépaysant, ensoleillé et amical, avec cette inaltérable gaieté IVV qui a pendant ces quelques jours fait écho à la vaillante bonne humeur alsacienne. Thierry et Christine remercient, font part de leurs impressions. On leur remet les cadeaux d’usage. Mais je n’en dirai pas plus. On ne peut pas tout dire à la radio. Il y a beaucoup trop de monde qui écoute.
On se retrouve tout à l’heure au restaurant du Château, ou plus exactement à la Winstub du Château. A vous Léon.

Léon Trizone
Merci Roger. Ici Paris. Nous reprenons l’antenne.
 (On entend le Jingle de Vinovélo)

Dimanche 3 juin
Kaysersberg, 21h30

Roger Hassenforder. 
Ici Roger Hassenforder, en direct de Kaysersberg. Les IVV ne vont pas tarder à terminer leur dîner. Au menu : escargots ou salades suivis d’un bœuf gros sel ou poisson.
 Au dessert : fondant au chocolat noir ou  tuile glacée au coulis de framboise.
Ils ne vont pas tarder à se diriger vers leur hôtel (leur palace), d’un pas las, après cette dernière soirée passée de l’autre côté de la ligne bleue des Vosges.
Mesdames et messieurs, bonsoir.

Lundi 4 juin
10 heures

Léon Trizone
Je passe immédiatement l’antenne à Roger Hassenforder qui est en direct de la Route des Vins.

Roger Hassenforder
Je suis actuellement sur le parking jouxtant l’Auberge des Trois Alsaciennes à Sigolsheim et j’y attends les IVV qui vont arriver en voiture, se garer là, pour ensuite faire un périple qui les mènera vers le nord jusqu’à Saint-Hippolyte, au pied du Haut-Koenigsbourg. Ce matin, ils ont quitté leurs chambres, laissé leurs bagages au garage. Ils les reprendront après le déjeuner en même temps que les cartons qu’ils ont achetés tout au long de ce périple. La mémoire D’IVV se conserve en cave autant que sur leur site.
Anne-Marie et Jean-Claude, Bernard et Renée, Anne et François sont repartis vers leurs régions respectives sans attendre, en regrettant de ne pouvoir participer à cette dernière étape mais avec apparemment un mot d’excuses de leurs parents.
Dans quelques instants, les vélos seront sortis des coffres et aussitôt enfourchés pour une dernière étape d’une quarantaine de kilomètres sous un ciel bleu et serein.
A vous Léon.

Léon Trizone.
Tout semble donc en place pour un dernier épisode amusant, charmant ou même émouvant. Tout ceci me rappelle un peu Interville. Et bien maintenant, si vous le voulez bien, nous retrouverons Roger Hassenforder vers 13 heures pour la conclusion de l’étape du jour et de l’Alsacienne.
(On entend une dernière fois le jingle de Vinovélo, la radio des seniors.)
 (…)

Lundi 4 juin. 13 heures

Roger Hassenforder

Je me trouve à l’Auberge des Trois Alsaciennes en compagnie des IVV qui, à cet instant,  prennent un café. Trois temps ont découpé cette belle matinée. D’abord une charmante balade à travers le vignoble, passant de village en village. Les villages alsaciens si typiques avec leurs soubassements de grès rose, leurs colombages et leurs toits pointus ont gardé, peut-être grâce au tourisme, peut-être malgré le tourisme, le charme qu’ils pouvaient avoir au temps de l’Ami Fritz. Nouveaux pour les uns, pleins de souvenirs d’enfance pour les autres, à (re)découvrir, notamment pour les marchantes non-pétalantes, les villages alsaciens ont enchanté cette dernière étape comme ils avaient séduits les précédentes. Progressant tranquillement vers le nord par de petites routes traversant les vignes qui, à gauche comme à droite, devant comme derrière, étalent leurs lignes vertes tirées au cordeau, la bande à vélo a poussé jusque Saint-Hippolyte, fait un tour dans les vieilles rues sous la garde du château du Haut-Koenigsbourg. Le retour vers Bergheim (les Alsaciens prononcent Berk-heim) et Sigolsheim s’est fait de la même manière.
A Bergheim, on s’est arrêté pour une dernière dégustation – et quelle dégustation ! – chez un grand nom des vins d’Alsace, Claude Lorentz. Rien à voir avec Conrad Lorentz qui, vous vous en souvenez sans doute, a été longtemps l’homme à qui les oies parlaient.
 Accueillis par une jeune femme empressée et souriante dans une grande salle à la décoration impressionnante de classe et imprégnée de réussite commerciale, ils ont à nouveau satisfait au rituel de la dégustation avant de se remettre en selle.
Mais assez parlé de vin, de bouteilles et de cartons. Je me dirige maintenant vers les non-pétalantes(1), Anne, Chantal, Claudie et Renée.
« - Alors, comment avez-vous trouvé cette balade ?

  • Bonne appréciation ! Bonne appréciation de ma part pour cette édition spéciale d’IVV qui a failli respecter la parité H/F. La formule nous a permis de profiter des amis, de la région sans contraintes...et en plus j’ai eu ma piscine !!! Donc, expérience à renouveler...
  • Après tant d'années à faire l'accompagnatrice, je me suis retrouvée avec la même bande, mais libre. Oui ! Oui ! Ne plus suivre les vélos à la vitesse d’un escargot, à transporter les bagages, les vélos, les cyclos parfois. Libre je vous dis ! Avant il fallait rester disponible toute la journée, participer aux dégustations sans boire ! et le soir fermer le camion, voir si rien n'est oublié. Le matin il faut remplir le camion, vérifier encore et repartir sur la route sans se perdre. Attendre encore et encore...... 
    Heureusement il y a les diners, la bonne ambiance.... Et c'est LA motivation :-)
    Bravo à Christine qui continue !
  • On a fait quelques belles visites :
    L’Eglise St Léger de Guebwiller en grès rose. A noter, l'anecdote des échelles abandonnées par les armagnacs en 1445. Elle est entretenue par une échelle accrochée près des vitraux. 
    Le Couvent des Dominicains de Guebwiller, la nef et son jubé, les peintures murales du 14e, 16e et 18ème relatant des épisodes de la bible. Et ce bar au design impressionnant !!
    L’Abbaye de Murbach dont il reste l'église. L’extérieur et son emplacement dans la vallée sont plus intéressants à voir que l'intérieur. On a eu quelques gouttes de pluie !!

La visite de Ribeauvillé et sa tour horloge des bouchers, guidées par notre Papillon jaune de Claudie !

 

(1) Note du rédacteur : Roger Hassenforder a sans doute voulu parler des non-pédalantes.


Roger Hassenforder
-  Et vous, vous êtes montée aussi visiter le célèbre château ?

  • Non, comme j'avais déjà visité le Haut-Koenigsbourg, j'ai préféré une petite marche. Je suis d'abord montée en haut de la tour du Chateau de Kaysersberg pour avoir une vue plongeante sur la ville, puis j’ai traversé les vignes pour aller au petit village de Kienztheim, mais après avoir dégusté une flammenkuche !! Miam. 
    Arrivée au village, C'était la fête de la flammenkuche ! Non ! J'ai raté ça. ! Je suis allée voir la petite chapelle St Felix et Ste Régule avec sa collection d'exvotos placés sous verre. Le plus ancien date de 1680.
    Je suis rentrée par la route pour éviter de remonter dans le vignoble mais c’était trop bruyant alors j’ai slalomé entre les rangs de vigne, tantôt horizontaux, tantôt verticaux. Pourquoi au fait ? Pour éviter que l'eau ravine totalement le sol ?  
    Au final, j’ai quand même fait 11 km A/R.  

 

Roger Hassenforder
Je vous remercie, Mesdames. J’aimerais aussi interviewer Christine, cette année co-organisatrice et accompagnatrice, dont l’expérience et le dévouement sont chaque année tellement appréciés. Je sais que cette année, le grand nombre de pistes cyclables empruntées sur la plupart des étapes ne lui a pas facilité la tâche. Je la cherche des yeux mais je ne la vois pas.
Je vais laisser le repas se poursuivre. Au menu, bœuf gros-sel ou… Je ne vois pas très bien ce que c’est mais en tout cas, ça a l’air bon.

C’était Roger Hassenforder, depuis l’Alsacienne, 27ème édition IVV 2018. Encore une fois, une très belle édition que personne n’est près d’oublier.
A vous Léon.

Léon Trizone

Merci à tous ne nous avoir fait partager cet événement. Où aura lieu la prochaine sortie ?

Roger Hassenforder

On ne sait pas encore. Quelques idées semblent circuler… A suivre.

Léon Trizone

Merci Roger. Dans un instant, mesdames et messieurs, les informations.

***

Remerciements :
Un grand merci à Renée et à Olivier pour leurs contributions et leurs corrections.